Anciens Maires
Ils ont porté et marqué l’histoire de la municipalité, découvrez les portraits des anciens Maires de la ville du Lamentin.
Pierre SAMOT
Un bâtisseur au service de la Martinique
Maire de 1989 à 2018
Né le 21 août 1934 (Fort-de-France) – Décédé le 14 juin 2024 (Lamentin)
Artisan maçon – Entrepreneur en bâtiment
Mandats : 5
Pierre SAMOT est une figure emblématique de la politique martiniquaise, reconnu pour son engagement profond en faveur du développement de sa commune, Le Lamentin, et de la Martinique. Artisan maçon puis entrepreneur en bâtiment, il s’est imposé comme un véritable bâtisseur, tant sur le plan physique qu’institutionnel.
Un engagement politique et social remarquable
En 1952, il est membre fondateur l’association du Green Star de Gondeau qui deviendra Etoile de Gondeau, le 21 septembre 1979.
Il occupera le poste de président de la Chambre des Métiers de 1977 à 1986. Il sera nommé Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 1983.
Pierre SAMOT entre en politique aux côtés de Georges GRATIANT, maire du Lamentin, puis le succédera à la tête de la commune le 12 mars 1989, mandat qu’il exercera jusqu’au 20 novembre 2018. Il siège également au sein du Conseil général, du Conseil régional et présidera la Communauté d’agglomération du Centre de la Martinique (CACEM) de 2008 à 2014, participant ainsi à plusieurs niveaux de décision. Il exerça la fonction de député de la 3ᵉ circonscription de la Martinique de 2002 à 2003.
Fondateur d’un mouvement politique
En 1998, Pierre SAMOT quitte le Parti Communiste Martiniquais (PCM) pour créer son propre parti politique, « Bâtir le Pays Martinique », affirmant ainsi son indépendance et sa volonté de promouvoir un développement local ancré dans la réalité martiniquaise.
Un maire visionnaire
Sous sa mandature, Le Lamentin connaît une transformation majeure. Pierre SAMOT met en place plusieurs initiatives structurantes pour le territoire, dont les emblématiques Projet de Ville 1 et Projet de Ville 2, qui ont permis un développement urbain et économique significatif. Ces projets ont contribué à moderniser la ville et à améliorer la qualité de vie de ses habitants.
Nous en citons ci-dessous quelques-unes de ses réalisations marquantes :
- Aménagement urbain et infrastructures :
- Construction du nouvel hôtel de ville
- Création de la Société d’Economie Mixte de la Ville du Lamentin (SEMAVIL)
- Inauguration du Palais omnisports de Petit Manoir
- Création du complexe sportif et culturel de Basse-Gondeau
- Aménagement du parcours sportif de Morne Cabri (1991)
- Mise en place de la vidéo protection pour améliorer la sécurité
- Développement social et citoyen :
- La PAAL (Permanence d’Accueil et d’Accompagnement du Lamentin)
- Lancement du Développement Social de Quartier (DSQ)
- Création des « Maisons pour tous », du CASE de Pelletier et des « Conseils citoyens »
- Mise en place de chantiers d’insertion pour la réinsertion professionnelle
- Organisation des premières olympiades des personnes âgées
- Création du Conseil Communal de la Jeunesse Lamentinoise (CCJL)
- Création de l’Antenne de Justice
- Coopération décentralisée :
- Signature acte de jumelages avec Santiago de cuba (1996) et Carrefour – Haïti (2010)
- Actions de coopération décentralisée avec Santiago de Cuba et Carrefour – Haïti
- Organisation des 36 heures pour la Caraïbes
- Réalisation du Neg Mawon
- Réalisation de la fresque murale du cimetière
- Culture et éducation :
- Passage de la bibliothèque municipale en médiathèque grâce à la création du premier espace multimédia de la Martinique
- Mise en circulation d’un bibliobus et du Médiabus
- Construction des écoles maternelles d’Acajou, Croix-Rivail et Pelletier
- Création de cyber-bases pour favoriser l’accès au numérique (Acajou, Bourg et Pelletier)
Un homme de convictions
Pierre SAMOT a toujours eu à cœur d’intégrer les citoyens dans la gestion de leur territoire et de promouvoir l’insertion sociale. Son action a été guidée par une vision de développement solidaire et durable, faisant du Lamentin un modèle de ville en pleine expansion.
En 2005, il publie son autobiographie « An Nèg sé an Sièk », un témoignage poignant de son engagement et de son ambition pour la Martinique.
La reconnaissance conquise du Bâtisseur
Distingué et reconnu par sa nomination de Président du Centre Gestion de la Fonction Publique Territoriale de la Martinique de 2008 à 2014, il se retire et prend sa retraite de « Bâtir le Pays Martinique » en mars 2018 pour en devient le président d’honneur.
En reconnaissance de son investissement, le complexe aquatique communautaire, et une école en Haïti porte son nom.
En 2020, Pierre SAMOT est nommé Maire honoraire du Lamentin, une distinction qui vient couronner ses 29 années d’engagement municipal. Son décès en juin 2024 marque la disparition d’un homme dont l’héritage reste inscrit dans le paysage martiniquais.
Pierre SAMOT demeure une figure incontournable de l’histoire politique martiniquaise, un homme qui a bâti bien plus que des infrastructures : il a contribué à forger l’identité et le rayonnement de sa ville et de son pays
Georges GRATIANT
Maire de 1959 à 1989
Né le 6 janvier 1907 (Saint-Esprit) – Décédé le 20 juin 1992 (Lamentin)
Avocat
Mandats : 5
Georges GRATIANT, alors Conseiller général assure la succession de F. GUILON décédé dès juillet 1959. Il sera reconduit aux élections du 14 juin 1965.
Avocat et homme de lettres, l’assassinat d’André ALIKER en 1934 le pousse à s’engager en politique. Il fonde le groupe « Front commun » (René MENIL, Victor LAMON, Thélus LERO) dans les années 30, qui deviendra la « Région Communiste de la Martinique ». Sous l’amiral Robert, faisant fi des interdictions, il arrive à diffuser des numéros dactylographiés de Justice et collabore à la revue culturelle « Tropiques » (1941-1945), sous la direction d’Aimé CESAIRE.
Actif du Comité Martiniquais de libération, il délivre des messages au commandant TOURTET pour libérer la Martinique des troupes de l’amiral Robert. En 1946, il est le premier président élu du Conseil Général avec la nouvelle départementalisation, et en 1957, avec René MENIL, Léopold BISSOL et Victor LAMON, il fonde le Parti Communiste Martiniquais.
Il s’illustre en 1948 comme avocat lors de « l’Affaire des 16 de Basse-Pointe » et de la grève des ouvriers agricoles de 1961.
En mars 1961, les ouvriers agricoles et ouvriers d’usines se mettent en grève. Leur revendication principale porte sur les salaires. Ce mouvement de grève connaît une grande propagation. À la suite de l’arrestation de deux ouvriers en grève le 24 mars 1961, sur le territoire du Lamentin, les évènements vont se bousculer, aboutissant
à un bain de sang (3 morts et des blessés). Il prononcera le poème « Sur Trois Tombes », provoquant la colère de Pierre MESSMER.
Le 30 décembre 1981, il assiste impuissant, après bien des combats, à la mise en liquidation de l’usine du Lareinty. Défenseur de la culture et du patrimoine, écologiste, il s’oppose à l’implantation des grandes surfaces et a pour ambition de faire de la ville un lieu exemplaire sur le chapitre de la propreté et de l’hygiène.
« Le souci de la municipalité est que s’instaure une concertation entre les promoteurs et les petits commerçants
et artisans, afin de permettre d’aboutir à la réalisation d’un projet cohérent qui préserverait les intérêts de
tous ».
En 2008, un ouvrage de Georges MAUVOIS « Georges GRATIANT, un avocat dans le siècle. », lui est consacré.
Il se retire en 1989.
Action
- Lutte contre les encombrants
- Tout à l’égout
- Opération ville propre
- Office de la Culture (première bibliothèque municipale)
- Opération de Résorption de l’Habitat insalubre
- OMPAR (qui devient OMASS en 1993)
- Construction de Crèche (Bélème – 1967, Gondeau, Croix-Rivail, Palmiste, Pelletier, Bourg)
- Cuisine centrale
- Électrification de nombreux quartiers
- Construction du groupe PZQ
- Nouveau parking de Petit-Manoir
- Centre de vacances du Morne-Rouge
- Agrandissement du cimetière
- Écoles (Gondeau, Long-Pré, Bas-Mission, Place d’Armes, Césaire, Acajou)
- Nombreux travaux de construction et de reconstruction des écoles
- Viabilisation de terrains à Place d’Armes pour la construction du stade, de la
- Sécurité sociale et de la Chambre
d’Agriculture) - Construction du stade de Place d’Armes
- Office des Sports, office de la Culture
- Cours du soir
- Plateaux sportifs
- Piscine
- Tennis club
- Cité (Petit-manoir, Gondeau, Place d’Armes, Calebassier, Acajou)
- Centre nautique de Morne Cabri
- Construction de la médiathèque
Fernand GUILON
Maire de 1945 à 1959
Né le 12 mars 1907 (Pays-Mêlés – Lamentin) – Décédé le 14 juin 1959 (Fort de France)
Entrepreneur en transport
Communiste
Mandats : 3
Fernand GUILON est le premier maire communiste du Lamentin, élu en Septembre 1945, après des élections mouvementées.
Entrepreneur de transport, il fait partie de la direction fédérale du Parti Communiste et du Franc-Jeu, association sociale et culturelle.
Durant la Seconde Guerre mondiale, dès 1939, il est appelé à combattre les nazis. De retour en Martinique, dans la clandestinité, il intègre l’armée de Libération et participe aux réunions du Parti Communiste.
Amateur de culture et de sport, Fernand GUILON surnommé « la science », était représenté dans toutes les catégories d’âge dans le basket-ball martiniquais. Défenseur de la culture et de l’artisanat, il met en place des actions pour la promotion intellectuelle et culturelle de la population, afin d’en faire une élite martiniquaise.
Il impulse la création du premier lieu organisé en « bibliothèque », du Sporting Club Lamentinois et du premier « Office des Sports ». Il prend part, le 10 mai 1950, à l’inauguration officielle de l’aérodrome de Fort-de-France, installé sur le territoire du Lamentin par M. Pierre TROUILLE préfet de la Martinique.
En avril 1951, le corps des sapeurs-pompiers du Lamentin est créé.
Sous son impulsion en 1956, la Caserne classée Centre de Secours est équipée d’un camion-citerne.
Réélu en mars 1959, il décédera à Fort-de-France quelques mois plus tard, le 14 juin, dans des circonstances assez
trouble. Sa mort est entourée d’un mystère non résolu.
Action
- Aérodrome International
- Premier lieu servant de bibliothèque
- Office des Sports
- Caserne classée Centre de Secours
- Mise en viabilité des quartiers
Lucien COGNET
Maire de 1936 à 1941 et de 1943 à 1945
Né le 2 octobre 1899 (St Esprit) – Décès 16 juin 1947 (Fort de France)
Médecin Conseiller général
Nommé suite décès DEBUC
Mandat : 1 mandat entrecoupé de 1936 à 1941 et de 1943 à 1945
En 1936, Lucien COGNET est le premier maire socialiste, membre de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Son mandat, pointé par la Seconde Guerre mondiale, sera marqué par diverses affaires.
Durant la Seconde Guerre mondiale, sous le régime de Vichy, l’amiral Robert est nommé à la tête de l’administration de la Martinique.
En autarcie, de riches propriétaires sont nommés à la tête des administrations,
afin de pourvoir aux finances de l’île : les conseils municipaux sont remplacés par des commissions nommées par le gouverneur. Ces commissions sont composées du maire, d’un père de famille nombreuse, d’un représentant du groupement professionnel et d’une femme qualifiée pour s’occuper des oeuvres privées d’assistance et de bienfaisance nationale.
En qualité de notable, le docteur COGNET conserve son siège. Mais l’incendie du 7 décembre 1940 qui a détruit 44 maisons et la quasi-totalité du bourg, ouvrira « l’affaire
Cognet » qui pointant le dysfonctionnement des secours, soulignera sa négligence. En effet, les deux pompes
de la ville en panne, n’ont pas permis d’arrêter les flammes.
Le bourg est détruit : la population et les commerçants ont tout perdus. Indignés du soutien et du silence de l’administration les Lamentinois, réclament le départ du docteur COGNET. En 1941, durant l’administration de l’Amiral Robert, il sera démis de ses fonctions, et une délégation spéciale sera nommée ; M. Alexandre GALLET de SAINT-AURIN, Président de la Délégation spéciale, sera nommé Maire par arrêté du Gouverneur en février 1941.
Le Conseil municipal comptera parmi ses membres : M. Léon DUCHAMP de CHASTAIGNÉ (industriel père de famille nombreuse), M. Etienne MARTON (représentant d’un groupement professionnel de travailleurs), Mme Mathilde BELLAIR (qualifiée pour s’occuper des œuvres privées d’assistance et bienfaisance nationale).
Le docteur Lucien COGNET réintègre son siège de 1943 à 1945. Responsable du pavillon des enfants à l’hôpital du Lamentin, il se distinguera lors des grandes épidémies (peste, choléra, fièvre typhoïde)